Peintre à l’aiguille
Dans mon travail je mêle des éléments de l’imagerie populaire et quotidienne, souvent violents : catastrophes, guerres, répressions urbaines…omniprésentes dans les médias.
Traduisant la fascination qu’exerce l’écran, je prends le temps de broder ce qui d’habitude passe en une fraction de seconde.
Le fait de détourner ces images en broderie me permet de me les re-approprier et d’en atténuer la violence en la rendant plus douce par la matière ainsi que par la connotation “kitch” du médium réservé généralement aux dames “d’un certain âge”.
Ce détournement me permet aussi de surprendre car la broderie a habituellement une connotation féminine alors que j’y représente souvent des scènes de violence, généralement masculine…
Je joue aussi avec l’illusion de la peinture en traitant la broderie par touches de couleurs et en les exposant sous cadres.
…bien que la broderie, une fois finie a un aspect doux, elle ne l’est pas forcement dans sa réalisation car le fait de coudre a plus ou moins quelque chose de violent dans le fait de passer des heures a transpercer la toile (mes mains aussi).
Donc…même si certaines images choisies ne représentent pas de scènes violentes…une certaine tension, grâce à l’aspect « à vif” des fils tirés, musculaires, s’en ressent.
Je deviens alors chirurgienne, recousant les “cicatrices de la vie” de mes patients